Des « Nano Entreprises »
artificielles et éphémères
Nos Technocrates actuels n’ont pas compris que le problème
de la France est d’avoir trop, de trop petites entreprises
et pas assez de moyennes et de grandes. Et pourtant, pour
aller plus loin encore, après avoir inventé les T.P.E., les
‘Très Petites Entreprises’, on vient de sortir les
‘Entreprises Unipersonnelles’, celles qui ne créent qu’un
seul emploi, celui de leur Chômeur-créateur. Quand toutes
les familles de France auront créé leur épicerie, qui
achètera quoi ? Qu’importe, on pousse à la création, pour
faire du chiffre comme si c’était une compétition. Et l’on
est même fier, d’en créer plus de 200 000 par an, alors que
plus de la moitié font faillite dés les premières années.
Certains trouvent cela normal et pensent que c’est le prix à
payer. Nos technocrates n’ont pas compris non plus, que
derrière l’échec d’une Entreprise, il y a toujours l’échec
d’un Homme ! Un Homme que bien souvent l’on à ‘cassé’ pour
la vie ! Cassé sur le plan financier bien sûr, mais aussi et
surtout sur le plan psychologique. Parce que l’on n’a pas
compris également, qu’une Entreprise se crée, avec la tête
bien sûr, mais aussi et peut-être davantage, avec le cœur et
les tripes ! Sinon, le’ Patron en herbe’ se fera emporter
par le moindre zéphyr contraire.
Le Parcours du
Combattant-Créateur
Que nos responsables l’admettent ou pas, un Chef
d’Entreprise n’est pas un Homme ordinaire ! En effet, les
qualités ‘esprituelles ‘ d’un vrai Patron sont innées ! On
peut certes les développer et les perfectionner, mais elles
ne s’apprennent pas. Car, « On naît Patron, on n’apprend pas
à l’être ». Alors, il est totalement absurde, inopérant et
surtout dangereux, de faciliter les démarches de création
d’une Entreprise, de réduire les difficultés de ce que l’on
appelait avant, « le Parcours du Combattant », du candidat
créateur. Et dire que notre Ministre des PME, est fier
d’avoir mis en place, une Loi pour l’initiative économique
et des dispositions qui pourraient permettre de créer une
Entreprise en une heure. Quel formidable progrès. La
preuve….
« Dis chérie, qui dit le gars à sa femme, en se réveillant
un matin après une bonne grasse matinée : Tout à l’heure
entre 11h. et midi, j’ai du temps de libre j’irai faire un
saut au Tribunal de Commerce, pour créer notre
Entreprise !.... Alors, heureuse ? »
Nos Responsables socio-politiques, sont vraiment à côté de
la plaque. Au lieu de durcir le Parcours du
Combattant-Créateur, pour sélectionner de la ‘Graine de
Patrons’, solide et compétente, ils cherchent plutôt
faciliter ce parcours, afin d’avoir un maximum de candidats.
Dialogues d’aujourd’hui dans les APCE
Imaginons
un candidat qui entre dans une APCE, une Agence Pour la
Création d’Entreprise :
« Bonjour
Monsieur, je voudrais créer une Entreprise.
- Mais
c’est très bien, Monsieur, c’est très bien ça, tenez
Monsieur, asseyez-vous. …..
Et on lui
déroule un premier tapis rouge.
- Oui,
voilà Monsieur, j’ai une idée, une invention, que je
voudrais développer.
- Oh,
mais, vous êtes un inventeur, c’est parfait ça Monsieur,
c’est très parfait…
Et on lui
déroule un deuxième tapis rouge.
- Oui,
Monsieur, parce que je suis chômeur moi, et j’ai pensé que
je pourrais…
-
Chômeur ? Mais c’est encore mieux Monsieur, vous allez avoir
encore plus d’avantages,…
Et vlan !
voilà le troisième tapis rouge.
Cette
petite histoire qui peut paraître surréaliste, prouve bien
que nos technocrates n’ont pas compris non plus, que : Créer
une Entreprise, même avec de l’expérience, comporte de gros
risques. Et aussi, que mettre au point et développer une
Invention, comporte également de nombreux risques. Alors,
en incitant un inventeur à créer son Entreprise, pour
développer son brevet, c’est doubler les risques d’échec. Et
si, ce nouvel entrepreneur-inventeur est aussi un chômeur,
on multiplie les possibilités de ratages. Comment veut-on en
effet, qu’un candidat-créateur ayant le moral démoli par une
période plus ou moins longue de chômage, puisse avoir la
motivation et le tonus nécessaires pour mener son difficile
projet à la réussite.
Créations d’Entreprises ou
Créations d’Emplois ?
Aujourd’hui, la création d’entreprises est la ‘fausse bonne
solution’, sur laquelle se jettent tous les technocrates
socio-économiques et politiques. Ces soit disant experts
n’ont pas encore réalisé que « créations d’entreprises »,
riment rarement avec « créations d’emplois ».
La raison n’est pourtant pas difficile à comprendre.
Mesurons par exemple, le temps qui sera nécessaire à une
entreprise pour créer, …. supposons : 10 Emplois :
* Pour des ‘Très Petites Entreprises’, des T.P.E.
nouvellement créées, il faudra environ... 3 Ans
* Pour des ‘P.M.E.’, disons de 15 Personnes, déjà
existantes, il ne faudra environ que …3 Mois !
De plus, outre ce formidable gain de temps de plus de 2 ans,
avec des P.M.E. existantes, ayant des Patrons plus
expérimentés et qui ont déjà donné les preuves de leurs
capacités à manager leurs Sociétés, les Emplois seront
beaucoup plus sûrs. Et les risques sociaux et financiers,
pour les Collectivités locales et l’Etat quasiment nuls.
Alors, que pour les T.P.E., nouvellement créées, les Emplois
seront très fragiles, tant que les nouveaux Patrons n’auront
pas prouvé leurs capacités à bien gérer leurs entreprises et
à bien manager leur Personnel.
Créons des « Gazelles » à la
Française.
Ce joli terme de ‘gazelle’ nous vient d’outre Atlantique et
désigne là-bas, des Entreprises créées sur un fort potentiel
innovant et ayant donc un développement ultra rapide.
Peut-être comme les ‘start-up’ d’un passé récent, qui
connaissaient des fiascos aussi foudroyants que leurs
démarrages. Alors pourquoi ne pas inventer des gazelles à la
Française ? C'est-à-dire, comme nous l’avons préconiser, au
lieu de partir de rien, uniquement d’une innovation, avec
tous les risques que cela comporte, pourquoi ne pas partir
d’Entreprises existantes, de P.M.E., (Petites et Moyennes
Entreprises), sélectionnées selon des critères donnés et
leur apporter les innovations, les financements et les
compétences dont elles auront besoin. Ces dispositions
permettraient d’en faire des ‘gazelles’, moins rapides
peut-être, mais plus robustes !
Certes, des organismes et des structures d’Optimisation
Technologique et d’Optimisation Financière, existent déjà,
mais il sera nécessaire de les adapter aux besoins
particuliers de ces Entreprises de pointe.
Par contre, pour faire le différence, il faudra
impérativement ajouter à nos Gazelles Françaises, un élément
tout nouveau et qui émerge seulement : l’Optimisation de
l’Immatériel.
En effet, la condition sine qua non de réussite de ces
Entreprises, passera par leur maîtrise de l’Immatériel.
C'est-à-dire, par leur capacités à « Matérialiser et à
valoriser l’Immatériel ». . Que ce terme quelque peu
ésotérique, apparaisse dans le milieu de l’économie, peut
paraître surprenant, mais il recouvre parfaitement les deux
forces, invisibles, impalpables, et pourtant primordiales,
que devront impérativement optimiser ces Entreprises
Supérieures : leur Intelligence et leur Esprit !
Dans l’Immatériel, il y a
aussi l’Esprit ?
Aujourd’hui, force nous est de constater que lorsque l’on
parle des ‘facultés Immatérielles’, tout le monde pense à
l’Intelligence, mais personne ne pense à l’Esprit ! C’est
d’autant plus dommage que la principale force de ces
Entreprises de pointe, sera justement l’Esprit ! Parce qu’en
effet, même si cela n’est pas toujours évident, pour réussir
le « Vouloir-Faire » est souvent supérieur au « Savoir-Faire » !
Car seul l’Esprit, en transcendant ses Hommes peut
transcender l’Entreprise ! Seul l’Esprit, peut motiver et
impliquer le Personnel, peut créer une ambiance de
créativité généralisée. Lui seul peut valoriser les
Ressources Humaines et insuffler courage, volonté et
dynamisme. Lui seul, peut forger une mentalité de gagnant et
une fierté d’appartenance. C'est-à-dire, la fierté de
travailler dans une Entreprise pas comme les autres, …. à la
pointe de la Technique, du Social et de l’Humain. Une
« Gazelle Française », quoi !
Pour
conclure, rappelons bien que si l’on veut parvenir à
transformer des P.M.E. classiques en « Entreprise TOP »
toutes les structures d’actions et de formations, disons
Intellectuelles, qui existent actuellement seront certes
utiles, mais pas suffisantes. Il faudra impérativement
mettre en place des structures complémentaires, régionales
et nationales, spécialisées dans le domaine de l’Esprit.
Ajoutons
que cette nouvelle voie, « disons Esprituelle », qui bientôt
sera indispensable au développement des Entreprises, le sera
tout autant pour ce qui concerne le « Développement
Durable ».
Raymond
MONEDI
Février 2 007