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Dans
un monde en pleine mutation, où nombres de
nos institutions sont remises en cause, les Entreprises qui
jusqu’à présent étaient considérées comme les piliers emblématiques
de nos Sociétés modernes vont, elles aussi connaître quelques
bouleversements. Car le Travail, va progressivement perdre son rôle
de formateur et d’intégrateur social, pour ne conserver
uniquement que son rôle économique.
En
effet, de par l’élévation de leur niveau de vie et de leur
niveau culturel, les Hommes aujourd’hui ont de nouveaux besoins de
réalisation personnelle, qu’en toute évidence, l’entreprise ne
peut satisfaire.
Ainsi
sans en avoir pleinement conscience, nous vivons en fait une
profonde crise de civilisation. Car à notre époque, les Hommes étant
parvenus à satisfaire en grande partie, leurs besoins matériels,
vont chercher à présent la satisfaction de nouvelles aspirations,
dites « immatérielles ». Et, il ne fait aucun doute que
le besoin de temps
disponible, continuera inéluctablement de grignoter peu à peu
le temps de Travail !
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Après un monde déstructuré par le productivisme et
l’argent, un nouveau paradigme sociétal, basé sur l’avènement
de l’Homme dans la Société, commence à émerger. Déjà, grâce
aux progrès que nous avons acquis à ce jour, nous pouvons
‘travailler moins, produire plus et donc vivre mieux’
Mais il faut que nous comprenions qu’aujourd’hui,
parvenue au 21ème siècle l’humanité a atteint sa
majorité, et qu’à présent, elle est responsable de ses décisions,
et que son avenir sera, en grande partie, celui qu’elle se fera !
D’autant plus, que de par le niveau d’évolution qu’ils ont
atteint, les Hommes aujourd’hui peuvent, non pas totalement
diriger certes, mais au moins orienter en partie, leur destin.
Et comme diriger c’est prévoir, nous allons tenter
d’imaginer ce que sera, ou devrait être l’entreprise du XXIème
siècle. Sans risque de nous tromper, en voyant ce qui se passe
actuellement, nous pouvons dire que les entreprises et la Société
de demain ne seront pas dans la continuité de celles que nous
connaissons aujourd’hui. De par l’explosion du pouvoir
financier, de la mondialisation et d’Internet, notre évolution
s’accélère, et il y a de grandes chances que nos logiques
socio-économiques du passé, ne puissent nous servir de bases de
départ pour envisager le futur. Ne pouvant extrapoler, nous
allons tenter de faire un peu de prospective.
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LA FIN DES
PATRONS – PATRONS
Une chose est certaine , les Entreprises , ne seront bientôt plus les « Acteurs - majeurs » de l’évolution
de l’humanité.
Hier, dans une société civile où nombre de nos
institutions, la Famille, la Justice, la Religion, l’Armée,
etc. se désagrégeaient, l’Entreprise, pilier jusque là
solide, pouvait apparaître comme l’élément charnière, à la
fois économique, social et même philosophique, qui pouvait entraîner
et optimiser l’évolution de l’Humanité.
Mais demain, en raison du développement de la
financiarisation internationale, les entreprises ne seront plus maîtres
de leur destin. Le temps des Patrons – Patrons est fini. A présent
les dirigeants doivent rendre des comptes à des puissances
occultes, qui ne connaissant pas ou se moquant de la collectivité
d’Hommes que constitue une Entreprise, exigent des profits
aberrants et des rendements à 2 chiffres du capital investi.
De nos jours, les fonds de pensions ligotent les P.D.G., et
les stocks-options ligotent les cadres supérieurs.
C’est l’apparition de la
« CORPORATE GOVERNANCE », le dangereux pouvoir des
administrateurs. C’est l’opposition « Actionnaires-Salariés »
que l’on commence à voir aujourd’hui dans les grandes
entreprises. Les actionnaires raisonnent à court
terme pour toucher un maximum de dividendes dans l’immédiat,
alors que les salariés raisonnent à moyen
ou long terme afin de
conserver leurs emploi
Il y a aussi l’opposition « Patrons – Actionnaires »
qui contrairement à ce que l’on pourrait croire ont des intérêts
divergeants. Notamment dans la conservation de l’outil de
travail, sans parler de l’illusion des Fonds salariaux pour
faire des « Salariés – Actionnaires », et la boucle
est bouclée.
Les
technocrates du management
On peut penser que les patrons ont faillit à leur devoir. Au
lieu de défendre un « Capitalisme
Activité » ils se sont laissés phagocyter par un « Capitalisme Financier »
sans cœur, mais non sans reproches. Obéissant aux ordres venant
d’en haut, subissant le marché mondialisé, et courant après
Internet les patrons classiques d’aujourd’hui, n’ont plus
beaucoup de pouvoirs. Ils ne seront bientôt, comme tous les
autres salariés, qu’un rouage, grand peut-être, mais qu’un
rouage quand même, de la grande horloge à mouliner le temps de
l’argent. Les cerveaux qui tireront les ficelles seront
ailleurs, dans des grosses bulles financières, implacables et
anonymes qui commencent déjà à recouvrir la planète.
Bientôt les patrons ne seront que des « Dirigeants - Robots », des « COACH » comme
l’on dit aujourd’hui. Recevant d’en haut, sensiblement les mêmes
directives, utilisant les mêmes banques de données, nationales
ou internationales, et ayant les mêmes informations via Internet,
ainsi que des techniques quasi identiques de gestion, de
fabrication et de vente, les dirigeants de demain ne seront que
des « Technocrates du
Management » des Entreprises et des Hommes.
En conséquence, les Entreprises ne joueront plus leur rôle
d’intégrateur social , comme cela s’est passé jusqu’à présent.
Elles le joueront encore moins en raison de la Réduction
du Temps de Travail, qui fera que l’on travaillera de moins en moins dans les
Entreprises !
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LA
REDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL
Malgré la guerre absurde déclenchée par le récent passage
aux 35 heures, selon le dispositif onéreux et dangereux des LOIS
AUBRY (1), il faut bien admettre, progrès oblige, que la réduction
du temps de travail est inéluctable. On a beau tourner autour du
pot, et vouloir refuser les évidences, quand dans les pays
industrialisés la productivité, grâce aux progrès, s’accroît
de 6 à 7% l’an et que la croissance elle, ne s’accroît que
de 3% au maximum, il faut obligatoirement raccourcir la durée du
travail. Soit, en réduisant les horaires, c’est bien sûr la
solution la plus sociale, soit, en licenciant du personnel,
solution qui est qui est à la base du chômage.
Qu’on le veuille ou non, la Réduction du Temps de Travail
s’inscrit dans le droit fil de l’évolution de l’Humanité,
vers plus de bonheur et de liberté. Autrement à quoi auraient
servi les sacrifices et le long, dur, et inlassable travail,
accompli par nos aïeux depuis l’aube des temps, si c’est pour
rester toujours enchaîné au « Tripalium », et
travailler ad vitam
aeternam, 40 ou même 35 heures par semaine.
La réduction du temps de travail est directement liée à
l’évolution industrielle. En 130 ans nous sommes passés de 80
heures par semaine en 1850, à 39 heures en 1982. Soit une baisse
moyenne de 1 heure tous les 3 ans (sans perte de salaires
d’ailleurs).
Et comme le progrès des hommes ne s’arrête jamais,
c’est pour cela que l’humanité avance, on pourrait penser que
pour l’an 2050, l’horaire hebdomadaire de travail pourrait être
de l’ordre de 20 heures. Mais ce temps est manifestement trop
bas. D’une part, parce que la vitesse des R.T.T. à venir va
logiquement ralentir, et d’autre part, parce que la suppression
des rôles de formation et d’intégration sociale que jouent
encore les Entreprises doit se faire progressivement, jusqu’à
leur remplacement par des activités du quaternaire.
Le Travail,
comme un Devoir Sociétal
Puisque, comme il a été dit au début, nous avons le
pouvoir et donc la responsabilité d’agir sur nos orientations,
il serait sage dès le début, de viser à ne pas descendre
au-dessous d’un horaire hebdomadaire de travail de
25/28 heures.
En effet, arrivée à ce stade, l’Entreprise ne sera plus
qu’un OUTIL ! Simplement un
outil à produire des richesses économiques, des produits ou des
services. Mais conséquence très importante, le peu de temps
que l’on y passera, ne permettra plus aux Hommes d’y trouver,
comme à présent, une réponse à leurs besoins intrinsèques de
considération et de réalisation.
Il est évident que le travail se réduisant peu à peu à sa
portion congrue, l’Entreprise ne sera plus comme auparavant, un
lieu de développement et aussi parfois, d’épanouissement des
hommes.
Les Hommes alors, iront travailler 25 heures par semaine, en « Unités de Production »
pour y accomplir leur « DEVOIR
SOCIETAL », afin de payer leur « DU »
à la collectivité dans laquelle ils vivent. Comme il y a peu,
tous les jeunes Français étaient tenus d’accomplir leur
‘Service militaire obligatoire.
Ce sera d’ailleurs, ce « Travail
Devoir Sociétal », (le T.D.S.), qui leur assurera et
leur salaire, et leur protection sociale.
C’est ainsi que leurs besoins matériels satisfaits, les
hommes « iront s’éclater ailleurs ». Ils iront dans
la Société civile, chercher dans des activités choisies, bénévoles
ou rémunérées, les réponses à leurs besoins immatériels dont
nous avons parlé, de reconnaissance et de réalisation de soi,
mais aussi de donner de soi et de son temps pour aider Autrui.
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LES ENTREPRISES DU
QUATERNAIRE
C’est ainsi que depuis quelques temps, nous assistons à la
forte émergence d’un secteur d’activités non concurrentiel,
dénommé secteur « Quaternaire. ». Après le secteur
primaire : les produits du sol, le secteur secondaire :
la production industrielle, et le secteur tertiaire : les
services publics ou privés, vient s’ajouter aujourd’hui le
secteur quaternaire qui concerne les productions sociales et écologiques.
Ou si l’on préfère « l’Economie
Solidaire », destinée à compenser la dure déshumanisation
de l’économie de marché, et qui se distingue par son but non
lucratif.
A l’heure actuelle on dénombre environ 800 000
Associations a but non lucratif, dont l’effectif est estimé à
1 500 000 salariés. Et même si une partie de ces emplois est à
temps partiel, ce nombre commence néanmoins à être
significatif. Précisons qu’en plus, le secteur associatif,
emploie par intermittence, environ 20 millions de personnes bénévoles
de plus de 14 ans. Ajoutons également que leur budget total est
évalué en gros à 230 Milliards de francs, ce qui est loin d’être
négligeable.
Avec la R.T.T. dans les entreprises classiques, le secteur
quaternaire va connaître une expansion exceptionnelle. En effet,
les salariés qui auront de plus en plus de temps libres,
participeront de plus en plus à la vie associative afin de
s’instruire, de se former, de se réaliser personnellement mais
aussi de donner, d’aider, de partager, de s’impliquer dans la
vie sociétale.
Le
Rôle d’Intégrateur
Sociétal
Nous vivons comme nous l’avons dit une mutation profonde de
civilisation. De nombreuses associations vont se transformer en
petites entreprises, et de nombreuses autres petites entreprises,
à vocation sociale, vont naître pour faire face aux besoins
accrus d’activités non marchandes destinées à autrui. Ces
micro entreprises créeront des « emplois d’utilité
sociale de proximité » destinés aux « besoins de la
personne » dans les domaines du social, de la santé, du
sport, de la culture ou des loisirs.
C’est ainsi que le « travail
productif libéré », va progressivement être remplacé
par une « activité
sociétale non rémunérée » qui répondra mieux aux
aspirations altruistes de générosité et de solidarité de
nombreux individus.
On comprend dés lors, que le rôle d’intégrateur sociétal,
que jusqu’à présent détenaient en grande partie les
Entreprises, en raison des expériences vécues en son sein, va
lui aussi se transférer peu à peu au secteur associatif, dont
les objectifs désintéressés et plus humanistes, seront mieux
adaptés à cette fonction.
On peut donc prévoir,
que dans quelque décennies les Entreprises ne
seront plus au centre de l’Organisation Sociétale, et que leurs
responsabilités dans son évolution sera, non pas nulle
mais minime
Le rôle des exploitations, des industries et des organismes,
des secteurs primaire secondaire et tertiaire devenant
essentiellement économique, c’est dans le secteur quaternaire
que l’on verra la naissance et le développement d’une
multitude de nouvelles activités au service des Hommes et de la
Société.
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VERS UNE
MUTATION SOCIETALE
Pour envisager le futur, les prospectivistes se basent sur ce
qu’ils appellent dans leur jargon, des cassures sociétales, des
signaux-faibles ou d’émergences potentielles. Essayons donc de
lister sommairement, quelques évolutions significatives qui se déroulent
sous nos yeux sans que nous ayons réellement conscience de leur
incidence. Rappelons en premier lieu les 4 cassures profondes qui
se développent de concert, les unes favorisant les autres :
la Financiarisation générale, la Mondialisation de l’économie, l’Informatisation
et la communication, ainsi que le réseau Internet, qui a permis
le développement exponentiel des trois premières. Toutes les
quatre réunies, vont totalement modifier nos sociétés. Elles
vont créer un ordre dominant international, dirigeant le
commerce, les technologies et l’information, et surtout les
capitaux.
Par des mouvements rapides des capitaux, qui se déplaceront
à la vitesse de la lumière, les Nations ne seront plus maîtres
de leur économie, et donc de leur gestion. Les investisseurs
anonymes de la grande finance mondiale pourront faire pression sur
les gouvernements pour que les décisions prises au niveau
national aillent dans le sens de leurs spéculations au niveau
internationale. L’argent, on le sait n’a ni odeur, ni patrie.
Notons également des évolutions lourdes, comme l’arrivée
massive des femmes dans tous les secteurs d’activité, ainsi que
le raccourcissement de la durée de la vie active des
travailleurs. L’allongement de la scolarité jusqu’à environ
25 ans et les départs en préretraites à partir de 55 ans ramène
la longueur de l’activité sensiblement à 30 ans alors
qu’elle était de 50 à la sortie de la guerre.
L’Elévation
du Niveau
Culturel
Signalons aussi, l’élévation du niveau d’instruction
qui favorise le développement des professions intellectuelles supérieures :
enseignants, ingénieurs, techniciens et ouvriers hautement
qualifiés.
Sur le plan écologique également, on remarque déjà une
forte prise de conscience de nos responsabilités sur le devenir
de la Terre. Tout le monde cherche à concilier les Activités
Industrielles avec une
Ethique planétaire, d’une part, en raison des immenses
catastrophes que peuvent générer les Progrès Scientifiques, et
d’autre part parce que les ressources naturelles de la planète
ne sont pas inépuisables.
Aujourd’hui tout le monde souhaite, le contrôle et la maîtrise
des Progrès et l’avènement d’entreprises citoyennes ayant
conscience de leurs responsabilités sociales, sociétales et
environnementales. On peut donc penser qu’un « CODE
de CONDUITE »,
destiné à toutes les entreprises de tous les secteurs, marchands
et non marchands, serait bien perçu et accepté par tous.
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VERS LES ENTREPRISES DU
XXIème SIECLE
Quelles seront demain les répercussions sur les Entreprises
de notre évolution actuelle, et surtout pour ce qui nous
concerne, de l’évolution de la notion de Travail vers la
notion d’Activités, bénévoles ou salariées ?
Beaucoup parle déjà de la fin du salariat, du moins dans le sens où on l’a entendu
jusqu’à présent. Mais nous n’en sommes pas encore là.
Toutefois, de par le développement des progrès techniques et
organisationnels, le Grand Capital aura de moins en moins de
travail, c’est à dire moins de main d’œuvre, pour
s’enrichir. Il ne fait donc aucun doute que dans les entreprises
du futur on travaillera moins de temps, mais on produira plus de
richesses.
Pour nous résumer, rappelons que déjà les Entreprises en général,
commencent à ne plus être maître de leur destin. En effet, les
Entreprises qui jusqu’à présent constituaient des entités
pleines et entières, en partie libres et responsables de leurs
actes, vont progressivement perdre leurs prérogatives, et ne
devenir que de simples « Unités de production » soumises à des obédiences
supérieures, à des structures financières internationales, qui
passant au dessus des Pays, n’auront qu’une seule frontière :
celle qui sépare les Profits des Pertes !
Et au-delà des responsabilités et des devoirs que les
Entreprises devront quand même avoir sur le plan national, les
seuls critères de décision de ces supra-spéculateurs seront le
Business, les Profits, la Concurrence et la Croissance,
lorsqu’elles serviront leurs intérêts seulement.
Ces besoins de bénéfices immédiats et maximums, vont
totalement modifié la direction des entreprises, et leur
organisation. Déjà on assiste à une volonté de fragmentation
des statuts, et de modification du Sacré Saint Code du Travail.
Bien sûr, les lois doivent changer pour s’adapter aux Progrès
de l’Humanité, mais il faut veiller à ce que les Progrès génèrent
des progressions et non pas des régressions.
La
Flexibilité pour
Vivre Mieux
Néanmoins on peut déjà être certain, que dans quelques décennies
le C.D.I., c’est à dire l’Emploi à vie et à temps plein,
n’existera plus. Ce sera
l’ère de la flexibilité,
des CDD, du travail intérimaire, et du temps partiel. Les
entreprises devront avoir et ce sera une condition sine qua non de
survie, une souplesse permanente afin de s’adapter rapidement
aux divers Projets à réaliser.
Mais heureusement, ce que nous appelons aujourd’hui la
« Précarité », sera parfaitement maîtrisée, et de
nouvelles règles sociales généreront un nouvel art de vivre et
de travailler, qui enfin humaniseront la condition des
travailleurs.
Parce que cet impératif d’adaptation, de souplesse et de
production des Entreprises, sera essentiellement assuré par les
machines
Par des machines qui
travailleront plus et des Hommes qui travailleront,
moins.
Une symbiose intelligente et harmonieuse entre les temps de
travail et les temps de loisirs permettra cette fantastique évolution
(2).
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DES
ENTREPRISES A TEMPS TOTAL
Il ne fait aucun doute qu’un jour proche on réalisera
qu’il n’est pas très logique, que les Entreprises
n’utilisent leurs matériels que 35 heures seulement, sur les
168 heures que comporte une semaine. Ce serait en effet plutôt
aux Hommes, qui ont créé les machines pour les soulager de leurs
efforts, de profiter pleinement du progrès dont ils sont les
premiers artisans.
C’est ainsi que dans un premier temps, l’informatisation
et la robotisation aidant, tous les travaux pénibles, répétitifs
ou dangereux, seront évités et le travail de nuit supprimé !
Ensuite une nouvelle organisation de la production, basée sur un
travail plus intensif des machines se mettra en place.
On pourrait par exemple concevoir, dans des ‘Entreprises
dites à Temps Total’, des machines travaillant : 2 fois 8
heures ou 3 fois 6 heures par jour, et 7jours sur 7. Un temps de
contrôle et de maintenance, étant réservé pour le du matériel.
Cet accroissement du temps du travail pour les machines et
les installations, offrira de très nombreux avantages :
réduction très sensible des investissements, moins de
machines, moins de surfaces pour les locaux et pour les parkings,
etc...
En conséquence, par la réduction importante de tous les coûts,
il y aura amélioration de
la compétitivité des Entreprises, et baisse des prix pour
les consommateurs. Donc un
meilleur Pouvoir d’Achat, évolution qui avec le Net,
s’inscrit dans la nouvelle économie.
De plus, cette importante augmentation du temps de
production, de 35/40 heures par semaine actuellement, à 120
heures dans les décennies à venir, va
fortement réduire le
nombre d’Entreprises, mais va par contre, augmenter très
sensiblement le nombre d’emplois. Les résultats nettement supérieurs
réalisés permettront de financer les R.T.T. et les emplois qui
en découleront.
En raison de toutes ces évolutions, visibles, perceptibles
ou prévisibles, ils n’est pas trop fort de dire que ce premier
siècle de ce 3eme Millénaire
constituera pour l’Humanité en général, et pour le Monde du
travail en particulier, une des plus fantastique mutation qui soit !
Un
nouveau Tissu
Industriel
Toutefois la perte d’autonomie et de liberté des
Entreprises, ainsi que la réduction vraisemblable de leur nombre,
provoquée par l’utilisation intensive des machines dans les
« Unités à Temps Total », vont progressivement générer
une profonde transformation de notre tissu industriel.
Il n’est pas inintéressant, pour élaborer notre projet de
« charte de bonne
conduite » des Entreprises d’examiner, grosso modo, la
composition du tissu industriel actuel.
Aujourd’hui, la France compte sur environ : 2 360 000
Entreprises. Sur ce nombre qui peut paraître important, il
faut savoir que : 2 200 000 d’entre
elles n’emploient aucun salarié, ou ont un effectif inférieur
à 10 Personnes ! Si l’on considère qu’en dessous de cet
effectif, l’impact sociétal de ces Entreprises sur leur
environnement n’est pas très conséquent, il n’en reste
seulement que : 160 000 , dont le rayonnement sur les plans Régional,
National et International, peut être significatif !
A
savoir : -
130 000 Sociétés de 10
à 50 Personnes.
- 28 000
--
de 50 à 200
--
- 500
--
de plus de 2
000
C’est bien évidemment sur ce panel, que nous devons
surtout porter nos efforts !
Toutefois, en raison même des évolutions, des
transformations et des mutations pressenties, que nous venons
d’exposer en partie, il est certain que c’est surtout sur les Entreprises transnationales et sur les instances financières mondiales,
qui imposent leur dictature argentifère au Monde entier, qu’il
nous faut agir !
Parce que bientôt, les Etats-Nations, comme les Entreprises
déjà, n’auront plus la liberté de prendre les initiatives
qu’ils souhaitent, et de se gérer eux-mêmes. On le voit bien
aujourd’hui, où même dans les réunions au plus haut niveau
politique du G.7 ou du G8, plus aucune décision concrète n’est
prise dans l’immédiat. C’est comme si ces responsables planétaires,
étaient eux aussi soumis à l’aval
des instances occultes supérieures !
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DES RESEAUX
BIO-CELLULAIRES D’ENTREPRISES
Prospective ou pas, on peut prévoir sans risque que la première
mission d’une Entreprise sera toujours, comme pour les siècle
à venir, de créer et de produire des objets ou des services,
dans un rapport optimum de :
Qualité , Prix et
Délai.
Mais cela sera de plus en plus difficile, car au delà des évolutions
déjà citées :
La Réduction du Temps de Travail progressive
La Perte d’autonomie des Entreprises
La Préservation de l’environnement
Le Travail intensif des machines
Il sera absolument nécessaire pour satisfaire un marché
devenant toujours plus exigeant, de prendre en compte des impératifs
nouveaux :
Durée de vie des produits beaucoup plus courte
Accroissement de la diversité des produits
Temps de développement plus rapide pour les produits
Anticipations rapides des évolutions des marchés
A cette fin, les critères de performances seront toujours:
la compétitivité, la réactivité, la flexibilité et la
fiabilité. Mais à ces critères déjà connus , viendra vite
s’en ajouter un supplémentaire : « l’adaptabilité »,
faculté absolument indispensable pour travailler en groupe avec
d’autres Entreprises, afin de répondre rapidement aux
diversifications des marchés.
Car en effet, le respect dans les décennies à venir, de
l’ensemble de tous ces critères de compétences, dont certains
sont seulement en émergence, sera quasiment impossible pour une
seule Entreprise. Il sera donc indispensable de constituer des réseaux
pour parvenir à réaliser ensemble des Projets communs, dans les
conditions économiques optimales.
Les
Groupes Réseau
adaptés aux Projets
des (G.R.A.P.)
Un jour viendra où l’on comprendra que l’efficacité économique
maximum, ne pourra venir que de la coopération de plusieurs
Entreprises, devenues des « Unités Spécialisées de
Production », se regroupant entre elles pour une durée
limitée, dans le but de réaliser des Projets, de fabriquer des
produits, etc..
Ces « GRAP » seraient constitués
d’Entreprises de tailles différentes, aux spécialités
techniques non concurrentes mais complémentaires et les mieux
appropriées, ou adaptables, pour réaliser en commun les Projets
visés.
Ces Groupes-Réseaux seraient créés spontanément, pour une
durée et un Projet bien déterminés, par des Entreprises intéressées
, et pourraient se dissoudre à la fin du contrat.
Précisons que les Japonais, quelque peu en avance dans ce
domaine, commencent déjà à expérimenter des formes de travail
en réseaux par le «Maillage »
d’Entreprises volontaires.
Signalons aussi qu’en France, dans certains secteurs de
pointe, des Entreprises travaillent également, selon un principe
de ‘Maillage’. Citons par exemple, l’Aéronautique et l’Automobile,
où des Grandes Entreprises dites « Donneurs d’Ordres »
et des P.M.E. dites « Sous-Traitants », se sont
constitués en Groupes-Réseaux, informels, pour parvenir à
l’efficacité du travail en commun !
La Qualité ,
est garantie car la réalisation de tous les travaux spécifiques
est assurée par les Unités de production les plus appropriées.
Et travaillant toujours sur une même spécialité, ces Unités
seront de plus plus compétentes.
Le Prix , est
plus compétitif, parce que de nombreux travaux, sont réalisés
par des petites ou des ‘micro-entreprises, qui ayant moins de
frais ont des tarifs plus bas. Et également par pratique du
« Zéro-Stock »
Le Délai , est
assuré, d’une part parce que chaque Unité restant dans sa spécialité,
en maîtrise mieux l’organisation et donc livre plus vite, et
d’autre part parce que l’esprit de Groupe créé incite chacun
à tenir ses engagements.
Mais au delà de cet exemple, si concret soit-il, il faut
reconnaître que nous ne sommes qu’aux balbutiements du Travail
en Groupes-Réseaux. Tout est à inventer et à découvrir :
la Coordination des Unités de Production, la Hiérarchisation au
sein des Groupes, la Codification des relations, etc…
Toutefois, il ne fait aucun doute, qu’en raison des énormes
avantages qu’elle apportera tant sur le plan économiques, que
sur le plan Sociétal, l’instauration de cette nouvelle façon
de travailler et,……de vivre aussi, semble inéluctable !
Ce sera en effet la fin du gigantisme, la fin des
Super-Entreprises impersonnelles, et le retour des Entreprises à
taille Humaine ; où l’on travaillera juste pour accomplir
son « Devoir Sociétal », le plus efficacement
possible, mais à un rythme normal et de façon plus calme et plus
sereine.
La fuite en avant économique et technologique, aussi absurde
qu’inutile, dans laquelle les financiers nous ont acculé, épuise
tout le Monde aujourd’hui ! Elle épuise les Hommes, et
elle épuise la Planète !
Parce qu’a notre époque, grâce aux progrès qu’elle a
acquis, l’Humanité a tout pour être heureuse, mais les
financiers ont tout remis en question ! Ils n’ont pas
compris, ou n’ont pas voulu comprendre, qu’au niveau où nous
étions arrivés, le problème n’est plus d’accroître
davantage nos richesses, mais bien plutôt, de mieux les répartir !
Vers
un tissu industriel
vivant
Comme pour confirmer l’évolution probable vers un tissu
industriel mieux adapté au travail en groupe et en réseau,
certains sociologues font état de nombreuses analogies avec le
fonctionnement du corps humain !(3)
Pour eux, les Entreprises seraient des organes vivants, dans
lesquelles les Hommes seraient des cellules, elles aussi bien sûr,
vivantes.
Nous pourrions dire, comme
W.Brian Arthur, le fait pour le Système économique, que « »
Le tissu industriel n’est pas une machine, qu’il n’est pas
figé, mais qu’il est une sorte de Système vivant, et comme tel
soumis aux règles de la biologie moléculaire »
On
pourrait en effet concevoir que dans le futur, à l’instar des
protéines, des cellules et autres éléments, qui reliés entre
eux composent les organes du corps humain, ou même des neurones
qui composent le cerveau, les Entreprises mutuellement interdépendantes,
constitueront des « Groupes de Production »
parfaitement adaptés aux tâches à accomplir !
Et comme tous les Systèmes vivants, par leur interactions
permanentes ces réseaux de production, seront à même de s’auto-organiser
et de s’auto-manager.
Déjà, via l’informatique, de nombreuses Entreprises sont
en relations continues entre elles. Le
Système E.D.I. (Echange
de Données Informatiques) utilisant le réseau
R.N.I.S., permet la transmission quasi instantanée :
d’informations, de fichiers de plans ou de gammes, de programmes
numériques, etc…, entre les grandes firmes « Donneurs-d’Ordres
et les Entreprises de Sous-Traitances »
Nous retrouverions là également quelques analogies avec le
Système nerveux.
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En
guise de conclusion |
Comme il a été dit au début de cette étude, le monde du
travail et des Entreprises va profondément changer au cours de
ces prochaines décennies.
Comme il a été dit également, nous pouvons à présent
contrôler et maîtriser ces évolutions, afin qu’elles aillent
dans le sens des intérêts les plus élevés de l’Humanité.
Alors, si pour le court et le moyen terme, nous devons axer
nos efforts sur les Entreprises, il est évident que pour le long
terme nous devons agir plus haut.
C’est à dire dans les domaines Financiers pour l’économie,
et dans les domaines scientifiques pour la Technologie ! Sans
oublier les Méga-Entreprises et les Multi-nationales pour
lesquelles, seul le Business sert de Morale. C’est en effet, en s’aidant de la puissance de l’argent
des premiers et des découvertes souvent dangereuses des seconds,
que ces Hyper-Firmes risquent de mener le Monde à la catastrophe !
Raymond
MONEDI
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