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A l'aube d'un nouveau millénaire qui va consacrer l'avènement de l'homme
et sa suprématie sur l'économie, nos combats actuels sur la réduction
et l'aménagement du temps de travail se révèleront être, à nos yeux
dessillés, autant de batailles anachroniques qu'absurdes et inutiles. Que
certains le veuillent et d'autres non, le P.E.P. - "le Partage Équitable du
Progrès" - se fera inéluctablement.
D'une part, par l'argent pour les revenus et d'autre part, par le temps
que chacun de nous doit au travail. Ce temps de travail se réduisant de
plus en plus à l'avantage du temps libre personnel.
Nous pourrions aller
vers une fabuleuse révolution qui devrait nous porter vers une nouvelle
philosophie existentielle, vers un nouvel art de vivre
post-moderne.
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A
notre Époque le travail
n'est plus la
Panacée.
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Autrefois, tout en permettant aux hommes de
gagner leur pain, le travail était aussi leur raison d'être et
parfois l'accomplissement de toute une vie. Les individus
mettaient toutes leurs facultés, leur amour et leur fierté dans
le travail qu'ils accomplissaient et, dans lequel, en retour, ils
se valorisaient. Mais de nos jours, une telle image du travail est
excessive et dépassée. La taylorisation et l'automatisation ont
déstructuré ses valeurs morales et son concept même. De plus,
les immenses progrès technologiques que nous réalisons depuis
l'aube des temps le réduisent de plus en plus à sa portion
congrue. Et c'est tant mieux, car là est la récompense des
hommes pour les efforts qu'ils effectuent afin de vivre mieux en
se fatigant moins. Et demain, ce sera dans des activités
sociétales, librement choisies, qu'ils rechercheront la réponse
à leurs besoins de considération et de réalisation. |
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La
primauté de l'Immatériel
sur le Matériel.
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Il ne faut pourtant pas être grand
prospectiviste pour pressentir comme l'a si bien dit André
Malraux à sa manière, que nous allons vivre très rapidement
l'avènement de l'immatériel, c'est-à-dire l'avènement de
l'intelligence et de l'esprit humain. Pour ce qui concerne les
entreprises, ce sera la primauté de l'homme sur la machine ou,
comme disent les jeunes, du soft sur le hard.
Il faut être aveugle comme le sont nos gouvernants pour ne pas
voir que nous commençons à vivre la fin de la Société
salariale, du moins de la façon dont on l'entend aujourd'hui.
Depuis la dernière guerre, le concept du travail a beaucoup
évolué et bientôt il ne sera plus, comme à présent, le
fondement de notre civilisation. L'horaire annuel s'est réduit de
près de la moitié en un siècle et le nombre d'ouvriers a
considérablement diminué ces derniers temps, à l'avantage de
professions plus intellectuelles : employés, techniciens,
ingénieurs, cadres... Et de nouveaux emplois se créent chaque
jour dans de nouveaux secteurs, dits immatériels.
Nous ne pouvons plus continuer à vivre sur les bases d'une
économie datant du XIXe siècle, dont l'objectif essentiel est un
accroissement forcené du productivisme. Grâce à la robotique,
l'informatique et la cybernétique, les hommes pourraient être
libérés de ce que les Grecs appelaient le «supplice du "tripalium»". |
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Partage
de la pénurie, ou Partage du Progrès.
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Par leur pusillanimité nos dirigeants ne
veulent voir que l'aspect négatif du partage du travail, alors
que nous devrions remercier tous nos aïeux de pouvoir enfin, à
présent, «partager le progrès » et améliorer notre qualité
de vie. Il est temps de démythifier le travail, de démystifier
le chômage, de changer nos mentalités et de nous projeter
résolument dans l'avenir.
Il est commun de dire, lorsque l'on parle de la réduction du
temps de travail, qu'il s'agit du "partage de la
pénurie". Mais encore une fois, de quelle pénurie veut-on
parler ? Quand, avec de moins en moins de salariés, l'entreprise
France produit de plus en plus de richesses. Ce n'est pas partager
la pénurie dont il s'agit, mais bien de "partager le
progrès". Ce merveilleux progrès qui fait que moins l'on
travaille, plus on produit.
Alors, que doit-on dire de notre situation actuelle ?
Quel grand malheur. Nous avons six millions de chômeurs et
d'exclus qui n'ont pas du tout de travail !
Ou bien
Quel grand bonheur. Avec six millions de personnes en moins,
nous créons toujours plus de richesses ! |
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Moins
de Travail c'est aussi
et surtout, plus de Temps pour la Démocratie
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Sans peut être en avoir trop conscience, nous
vivons actuellement les balbutiements d'un profond changement de
Société, sinon de civilisation. Nul doute que plus tard,
l'histoire retiendra que cette évolution vers une nouvelle
philosophie de vie n'aura été possible que grâce à la
réduction progressive du temps de travail, en fonction du
progrès. Les hommes, en travaillant moins, auront tout le loisir
de s'instruire et de se former davantage afin de devenir des
citoyens compétents et responsables à même d'assurer le parfait
fonctionnement d'une «vraie démocratie». Ce qui est loin
d'être le cas aujourd'hui.
Depuis quelques temps, les gens en ont assez du «Business-Business»,
des lois du marché, des taux de croissance ou autres PNB, et de
tous les chiffres en général. Ce qu'ils veulent, c'est donner du
sens à leur vie. Qu'elle soit plus humaine, plus conviviale, où
l'économie sera au service des hommes et non le contraire. Il
nous faut prendre conscience que nous sommes parvenus au moment
historique où cette inversion est enfin possible. C'est ainsi
qu'à présent, grâce à nos progrès passés et aussi futurs, le
temps de travail va continuer de se réduire. Par voie de
conséquence, le secteur quaternaire doit connaître, au
cours du XXIe siècle tout proche, un développement sans
précédent. |
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L'
émergence Du secteur
Quaternaire
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Utopie encore, mais qui le sait vraiment ?
L'intégration généralisée des chômeurs dans les entreprises
qui, par la force des choses, va devenir inéluctable, associée
au développement permanent des progrès technologiques, va
réduire peu à peu le travail à sa portion congrue. Evidemment,
par voie de conséquence, le temps libre va augmenter. Une
nouvelle philosophie de vie va naître, générant le
développement d'un quatrième secteur économique dans lequel les
activités immatérielles prendront de plus en plus le pas sur les
activités matérielles. Cette évolution sociétale est
inéluctable.
Actuellement nous assistons à l'émergence d'une nouvelle
démocratie, d'une nouvelle vie sociétale basée sur une
économie et des besoins nouveaux, dits «quaternaires». C'est
ainsi qu'aux secteurs primaire, secondaire et tertiaire qui ont
régi notre économie d'hier à aujourd’hui, s'ajoutera demain
le «secteur quaternaire» qui va, pour ainsi dire, régir toutes
les activités générées par le temps libéré. Il y a de fortes
chances qu'entre un collectivisme dépassé et un capitalisme
exacerbé, cette nouvelle économie soit la voie médiane attendue
depuis longtemps. En effet, cette nouvelle philosophie doit
valoriser le temps libre et lui donner une image plus positive et
plus dynamique. |
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Du
Temps pour soi. Du Temps
pour les autres. Le
Temps de la convivialité.
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Nombreux sont ceux qui y trouveront une
réponse à leurs aspirations de développement personnel tel que
le sport, la culture ou la formation. Celle-ci, générale ou
professionnelle, est nécessaire à l'adaptation permanente, à
l'évolution des sciences éthiques ou techniques. Nombreux aussi
seront ceux qui pourront y trouver la satisfaction de leurs
aspirations civiques : besoin de se rendre utile, de participer à
des activités collectives, de donner aux autres, en temps, en
compétences et pas seulement en argent. Besoin aussi de
s'impliquer dans des actions humanitaires ou construire des choses
ensemble.
Besoin également de s'ouvrir sur le Monde, d'humaniser la
"Mondialisation économique". C'est ainsi que les
communications, les voyages, mais aussi et peut être surtout une
implication plus importante dans les associations nationales et
internationales, en créant de multiples occasions de rencontres
et d'échanges, développeront la compréhension, l'amitié, la
bienveillance et la tolérance entre les hommes et les femmes de
tous les pays. |
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Et
enfin, pouvoir donner du Sens à sa Vie et bâtir le paradigme de
demain.
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C'est ainsi que si, jusqu'à aujourd'hui, le
travail a été considéré comme le principal élément de
sociabilité, nous pouvons penser que demain, «l'activité
sociétale» prendra avantageusement le relais et favorisera les
relations mondiales.
Quand on pense que certains osent
avancer que la réduction du temps de travail, en amenant un
accroissement du temps libre que les individus ne sauraient pas
employer, provoquerait une multitude de problèmes sociaux, on
peut se demander si vraiment nous n'entrons pas dans le XXIe
siècle à reculons !
A l'aube de ce 3ème millénaire dont on parle tant, mais que l'on
réfléchit peu, il serait urgent d'inventer un nouveau paradigme
sociétal, plus conforme à notre évolution actuelle qu'une
humanité en perdition attend avec impatience. Il semble en effet
qu'aujourd'hui les temps soient enfin venus de vivre une
renaissance, une nouvelle ère où, mettant fin à l'anathème
qu'il jeta dans le Jardin d'Eden, Dieu va maintenant donner à
l'homme les possibilités de
«Vivre et travailler à la "lueur" de son
front». |
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